— Excuse-moi, c’est à moi que tu parles ?

— Non, je comprends pas, non. A quel moment “bonne merde” c’est censé donner du courage ? Dis-le si t’en n’as rien à foutre. Je t’oblige pas à t’y intéresser.

— Pourquoi tu me demandes pas, moi aussi, ce que je fais ? Tu t’en fous ?

— Ouais donc en gros, j’peux toujours attendre pour une réponse. Y’a un blanc là, hein. Au cas où t’aurais pas remarqué. ……. T’entends, là ? J’attends toujours.

— JE SUIS PAS ÉNERVÉE !




Amy, elle a un TEI. Un trouble explosif intermittent. Ce trouble, c’est des crises d’agressivité et des pertes de contrôle totales qui surviennent sans prévenir, durant entre une demie-heure et une heure, produites par de petites altercations d’une importance aléatoire avec une personne proche. Cela marche en critères. Le critère A1 représente les crises verbales et/ou physiques qui ne font de mal à personne, à part à elle-même, car les remords ne se lassent pas de la tourmenter une fois la crise terminée, qu’importe l’intensité des dégâts qu’elle a causé - elle est fragile, la petite. Le critère A2 est le plus inquiétant. C’est lui qui représente les crises les plus intenses, les violences les plus sérieuses. Elle arrive rarement à ce critère, mais quand elle le fait, elle ne s’en remet pas avant longtemps. Elle n’a pas les effets secondaires de fin de crise, qui sont parfois des douleurs dans la poitrine, douleurs oculaires, envies suicidaires… quoique, ça peut lui arriver si elle fait du mal à ceux qu’elle aime. Elle n’est déjà pas stable moralement, mais alors avec une de ces crises…
En bref, Amy est “colérique”; à son insu.

Impulsive, susceptible, premier degré, tout ça ne rend pas son trouble plus facile à vivre et bien au contraire. Mais elle sait très bien contrebalancer la chose. Amy est douce, généreuse. Elle pense être née pour aider les gens. Ou du moins, elle est incapable de laisser quelqu’un sur le pas de la porte et de fermer cette dernière. Elle s’attache vite, trop vite. Elle a tendance à trop penser aux autres comme beaucoup, et de ne plus penser à elle, jusqu’à s’oublier complètement et se surmener.

Amy est une grande peureuse. Elle a beaucoup de phobies, beaucoup de peurs, mais la pire de toutes reste sa peur de perdre les personnes qui lui sont chères. Elle est paranoïaque. Il suffit que sa sœur ne lui mette pas le même smiley que d’habitude dans un sms, et ça y est, elle pense qu’Ava ne veut plus d’elle. Qu’elle lui en veut. Qu’elle l’aime moins. Qu’elle lui cache quelque chose. Elle ne sait pas d’où ça vient, mais c’est plus fort qu’elle. Malgré ses efforts pour éviter ces pensées dérangeantes, elle n’arrive à rien : ça revient encore et encore, ces voix, ces phrases. “T’es qu’une merde. Pourquoi elle perdrait du temps à te parler ?”, “T’intéresses personne”, ce sont le genre de chose qu’elle pense sans arrêt, sans le vouloir. Ça la tue. Ça la rend folle. Elle fait tout son possible pour ne pas y croire, mais ses pensées trouvent toujours le moyen de lui retourner le cerveau et de la perdre à nouveau.
Vous l’aurez compris, la confiance en elle, c’est pas sa tasse de thé.

Elle a besoin qu’on la rassure. Une fois, puis deux, puis trois, jusqu’à ce qu’elle ait un sourire gravé sur le visage. Si on la rassure qu’une seule fois, deux semaines après il lui suffira d’un ton blasé de votre part pour qu’elle pense qu’elle n’est plus intéressante. Plus drôle. Plus désirée. Plus admise. Détestée, même. Elle ne le veut pas, mais l’idée persiste, jusqu’à devenir réalité dans son esprit. Il faut persévérer, avec elle. Sans arrêt. Jusqu’à ce que cette confiance en elle puisse revoir le jour. Pour le moment, cette confiance en elle est réduite à néant, enfermée très loin dans son esprit sous une tonne de larmes et de peurs. Son seul complexe, c’est son existence. Elle se bat pour se reconstruire. Pourtant, elle ne cesse de se refermer sur elle-même, ne laissant personne pénétrer dans sa tête pour pouvoir peut-être l’aider à se sortir de là. C’est sa manière de se défendre, celle qu’elle a appris, à force d’encaisser des chocs de plus en plus durs. Elle aura toujours du mal à avoir une confiance aveugle en quelqu’un, car la paranoïa ne la quittera jamais, tant qu’elle reste piégée dans sa propre tête. Elle ne parviendra pas à s’en évader seule, c’est une certitude. Mais faudrait-il encore que quelqu’un soit assez fort pour l’en faire sortir, et ce n’est pas chose facile. On pourrait appeler ça une mission impossible, et elle, elle attend encore James Bond.

Malgré ça, elle essaie de vivre normalement. De sourire, de rire constamment. Elle s’émerveille pour un rien. Elle trouve le monde drôle. Elle trouve tout et n’importe quoi drôle. Elle a souvent besoin de changement et d’aventure, pour être heureuse. Elle doit bouger, voir du monde, expérimenter de nouvelles choses, s’émerveiller encore et encore. Et tout ça, elle veut le faire accompagnée. La solitude n’est plus une option pour elle. Ayant assez donné, elle pense mériter de ne plus jamais être seule avant de très longues années pour le moment.

Amy est lunatique. Elle peut sauter de joie le matin, et pleurer l’après-midi parce qu’on l’a vexée. Émotive, ça oui. Elle ne peut rien vous cacher, tout se voit sur son visage. Elle ne supporte pas qu’on se moque d’elle, même gentiment, car cela lui rappelle immanquablement ses harcèlements et toutes les personnes qui l’ont rabaissée - c’est-à-dire tout le monde sauf sa sœur jusqu’ici. Elle ne supporte pas non plus qu’on lui manque de respect, qu’on l’ignore ou qu’on l’oublie durant quelques heures. C’est tout, il lui suffit de quelques heures pour se sentir seule, abandonnée, dépressive.

Elle a une grande gueule. Elle parle trop. Elle est franche, cash, et directe. Elle dit tout ce qui lui passe par la tête : si elle a faim, si elle a envie de hurler, vous saurez même si elle a envie d’une salade de fruits. Mais elle parle bien, surtout si c'est pour défendre quelqu'un qui subit une injustice. Elle déteste ça. Elle ne se laisse plus marcher sur les pieds, et refuse que quelqu'un marche sur les pieds d'une personne ne sachant pas se défendre. Elle est du genre à plonger la tête la première dans un combat si c'est pour défendre celui qui est à terre et qui n'a rien demandé. Quand il s'agit d'elle-même, elle a beaucoup plus de mal.
Elle est du genre à courir après un chat dans la rue pour s'assurer qu'il n'est pas abandonné. Alors ça, les animaux... elle en est raide dingue. C'est la source de douceur et de bonheur qui lui suffit pendant des jours entiers si elle a l'occasion de passer un peu de temps avec eux.

Aussi, Amy est une hyperactive. Il n’y a rien à ajouter, vous le verrez par vous-mêmes. Elle est insomniaque, par ailleurs. Le combo des deux donne une malade mentale vous sautant dessus en hurlant “lance la ps4” à quatre heures du matin. Elle ne laisse personne dormir tant qu’elle ne dort pas elle-même. Mais à part ça, c’est toujours agréable - parfois totalement épuisant - de traîner avec elle : elle motive les troupes, toujours enjouée, toujours speed et le tout avec le sourire. Elle saute, littéralement, partout.
En plus de ça, elle est curieuse. Si vous connaissez quelqu’un de curieux, oubliez cette personne car “je n’ai jamais connu quelqu’un d’aussi curieux que toi”, c’est définitivement Amy, personne d’autre. Quand elle veut savoir quelque chose, elle le sait. Elle le découvre. Elle pourrait tout faire. Entrer par effraction dans votre appartement pendant que vous êtes sous la douche, par exemple. Vous ne vous échapperez jamais.

Bon. À part ça, elle aime la bonne bouffe, les pâtisseries, les couleurs, les sorties, la musique - elle chante beaucoup, tout le temps. Elle aime tout, sauf les gens méchants.