▵


Tu as le sourire des folies, la tendresse à la commissure des lèvres. Tu es le rire des nuits de l’ennui ; tu es la douceur des jours de noirceur.

― ah tu es rentré, t’as du courrier sur la table du salon. ça a été ta journée ?

Les mains bandées, le corps lacéré, strié, ces galaxies qui s’étendent sur ta peau, grandissent et ne s’arrêtent jamais ; tu as connu la douleur ; tu as apprivoisé la souffrance, en es devenu l’ami. Les longs vêtements, ton univers caché dessous. Tu ne sais même plus quand tout cela a commencé. Tu ne sais même plus ce que tu faisais avant tout ça, avant les coups, avant les larmes, avant les cris et les rires de ta damnation. Tu ne sais plus ce que tu faisais avant ta machine à coudre, ta vie perdue sous les tissus, les costumes, tout ce monde que peu comprennent.

Les années passent, et doucement tes galaxies s’effacent. Les souvenirs de ces cris étoilés ; les larmes d’une enfance volée, d’un coeur arraché dès l’adolescence. Tu es le scénario, tu es le rejeton, celui qui finit derrière les bancs, le visage dans les bras.

Tu es le prince de tes galaxies.

― rêve de devenir couturier ou costumier
― colombe c’est le monsieur d’un mètre quatre-vingt-trois, le sourire collé aux lèvres
― il a toujours des ours en guimauve dans son sac
― est venu au japon à ses dix-huit ans, après avoir pris une année de césure en France
― a sauté son année de quatrième au collège
― il a une petite soeur de dix-sept ans
― il se plierait en quatre pour ceux qu’il aime ; ne sait pas dire non, quitte à en souffrir
― a déjà été dans une telle colère qu’il a utilisé son pouvoir en infligeant une douleur insupportable pour sa victime et pour lui-même ; les deux ont fini à l’hôpital inconscients.
― n’a jamais eu aucune relation amoureuse ni sexuelle, mais travaille quand même dans un sexshop alors qu’il pourrait être dans le prêt à porter
― il considère que les altérés ont leur place dans la société ; si pour l’instant les droits qu’ils ont lui convient, peut-être qu’à l’avenir il en cherchera plus. il n’hésitera pas non plus à se lever s’ils perdent ces droits.
― collectionne les plantes grasses dans sa chambre
― il a pris conscience de son altération alors qu’il avait quinze ans
― grand enfant
― a, évidemment, un terrible accent français mais maîtrise à présent bien le japonais
― est très difficile en terme de fringues, donc fait ses propres vêtements
― déteste le bruit
― SAVE THE BEES