deus oculis
chapter one: the calm before the storm
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Bon baisers
de l'Académie Ôda
Un jour j’ai simplement levé les yeux au ciel et j’en ai vu une - une goutte translucide, rougeâtre et laide, comme si quelqu’un avait finalement trouvé un moyen d’écorcher l’univers. Nul ne sait comment tout cela a commencé ni même pourquoi c’est arrivé, mais tout le monde se souvient de ce Noël Écarlate.

Inspiré par la saga X-Men, Psycho Pass, Tokyo Ghoul, et la dystopie.
Avatar 200*320, pas de minimum de lignes, NC-16
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Amelia Quinn
Amelia Quinn
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Études/métier : Musicologie
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Jeu 4 Avr - 1:14
Amelia Quinn




AMY & VIKTORY
EXPLOSION

Amelia n’était pas à l’aise, en plein milieu de la capitale, entourée de tous ces japonais. L’écossaise n’était pas chez elle. Il n’y avait aucune forme de racisme à voir là-dedans. Elle n’était simplement pas à sa place entourée d’autres personnes. Elle se sentait épiée, jugée, fixée. Son cœur s’emballait chaque fois qu’elle mettait un pied en dehors de chez elle, à la limite de l’agoraphobie. Tout ce stress, tous ces gens — pressés, bruyants, bavards — tout ça l’insupportait. C’est pourquoi elle ne quittait jamais ses écouteurs. Une fois la musique en tête, plus rien ne pouvait l’effrayer. Elle n’écoutait, n’entendait plus rien et plus personne ne la dérangeait. Amelia voyait même le monde sous un autre angle, elle le voyait plus beau, plus attirant. Cela donnait un rythme à la vie, à sa démarche, ça lui donnait un sourire, une bonne humeur. Cela donnait des airs doux à tous ces inconnus, lui permettant d’être celle qu’elle aurait toujours dû être : la petite fille s’émerveillant de tout et curieuse de connaître n’importe qui, qui voyait du bon partout autour d’elle.
Une fois la musique terminée, cet environnement maussade, empli de noirceur, l’atteignait de nouveau en plein cœur, et elle se retrouvait seule, dans sa bulle, recroquevillée dans un coin de son âme.

En bref, Amelia détestait sortir seule. Car elle ne l’était jamais vraiment. Toujours accompagnée de sa conscience, ses pensées, qu’importe le nom qu’on leur donne. Penser était son pire ennemi. Et quand elle croyait être enfin débarrassée de toutes ces histoires se déroulant en boucle dans sa tête, elle tombait du cinquantième étage. L’étudiante était très, trop observatrice, et ne pouvait s’empêcher de tout balayer du regard sans arrêt. Et cette fois-ci, c’était la fois de trop. Un couple. Du moins, ce qui y ressemblait. Pour les autres, c’étaient simplement deux personnes emportés dans une querelle déplaisante. Pour Amy, c’était un couple en difficulté, triste, perdu et qui fonçait droit dans le mur sans freiner.
Puis les coups partirent. Et à ce moment, le cœur d’Amelia cessa de battre. Sa colère pris le dessus, et elle s’envola vers eux.
Elle ne le laisserait jamais frapper à nouveau le crâne de cette fille, qu’importe son crime.
Elle ne le laisserait pas la mettre à terre, sans défense, pour y déverser sa haine inarrêtable. Elle ne la laisserait pas vivre ce qu’elle a vécu, pas tant que l’air passera dans ses poumons.

Lâche-la putain !

Amy prit le bras de l’homme en plein vol et le serra de toutes ses forces avant de jeter celui-ci en arrière. Elle le repoussa violemment avant de lui adresser des insultes, et de le menacer d’appeler la police. Lui foutre la honte, et l’afficher au grand jour, c’était la recette pour l’effrayer.

Va voir un psy et dégage, gros con. T’as pas à la frapper, quand bien même elle aurait pu te bouffer les deux couilles dans ton sommeil. Dégage, si jamais je te revois j’te les bouffe moi-même.

L’inconnu marmonna des choses inaudibles, entre la confusion, la rage et la peur. Amelia tendit la main à la jeune femme à terre et l’aida à se relever. Celle-ci, les larmes encore chaudes roulant sur ses joues, la remercia fébrilement. Amelia ne prit pas le temps de regarder son visage, sa respiration était devenue instable, et son cœur la torturait.

Elle s’empressa de rebrousser chemin, en passant à travers les mailles de la foule qui naissait de cet incident intense. Elle ne prêtait plus attention à rien, sa vue se floutait de plus en plus et elle manquait d’air. C’en était trop, et Amy le savait.
Elle devait se cacher.

La rousse n’avait qu’une image en tête. Ce mec, la pressant contre l’armoire de ses cris et de ses poings. Elle hurlait de peur, elle tremblait, elle se voyait partir et n’attendait plus que le dernier coup, celui qui la ferait tomber sur le coup, raide morte. Amelia voulait que ça s’arrête. Elle ne voulait plus recevoir ces postillons de haine sur son visage, et ne voulait plus voir ces yeux emplis de rage, de folie. Elle ne voulait plus se faire traîner sur du carrelage, des escaliers jusqu’à la cuisine, tout en supportant les coups, tout en concentrant sa force dans le seul fait de rester à terre, pour ne plus se faire balader dans tous les sens. Amelia ne voulait plus se sentir faible, elle ne voulait plus rien sentir.
Elle n’était plus capable de voir le monde qui l’entourait, la scène se passait devant ses yeux, quand bien même cela restait un souvenir.

L’étudiante se traînait sur un quai, puis s’empressa de prendre les escaliers et de se cacher sous un ponton non loin de là. Personne ne pouvait l’épier, d’ici. C’est là où son TEI pu entreprendre son travail. Elle avait peur, elle avait la rage. Les montées d’adrénaline commençaient. Tout ça en même temps. Son cœur battait la chamade, comme à chaque fois, et elle ne pouvait presque plus respirer. Chaque inspiration lui mitraillait la poitrine, et elle sentait comme de l’air dans sa tête : elle allait tomber. Perdre connaissance. Ses poussées d’adrénaline faisaient effet de bombes : l’adrénaline montait en elle, Amelia la ressentait monter jusqu’à sa poitrine, et une fois dans sa gorge, c’était le déluge. Le déluge de colère, qu’elle ne pouvait plus contenir. Puis elle hurla, se mit à prendre sa tête entre ses mains pour faire taire les cris dans sa tête. Elle s’asseya, en boule, contre le mur, sous ce ponton. Elle s’arrachait les cheveux violemment. Amy hurla de nouveau, à la mort, jusqu’à ce que ses cordes vocales lui témoignent de leur souffrance. Quand elle ne pouvait plus hurler, et qu’une autre montée d’adrénaline la prit soudainement, elle frappa le mur contre lequel elle se tenait, de toutes ses forces, jusqu’à ce que ses mains en saignent. Puis elle se recroquevilla à nouveau, tentant de calmer tout ce bordel. La rousse tentait de respirer, mais elle ne pu qu’inspirer de toutes petites gorgées d’air, qui suffisaient à peine à lui offrir l’oxygène nécessaire. Son corps entier tremblait sauvagement, tandis que ses cheveux recouvraient son visage, par mèches, elle se retenait à présent de respirer. Elle se retenait de penser. Puis le coup partait, juste devant ses yeux, quand bien même elle les gardait fermés. Et là, elle ne réfléchissait plus. Sa tête s’écrasa contre le mur, de son plein gré. Amelia pleurait de tout son être, serrant les poings jusqu’à ce que ses ongles s’enfoncent dans sa peau. Elle en voulait au monde. Elle voulait mourir. Elle hurla de nouveau, avant de s’étouffer dans ses pleurs.

L’adrénaline s’effaçait petit à petit, lui laissant un peu de place pour exister de nouveau. Sa respiration, aussi instable était-elle, reprenait du service. Son corps tremblait toujours, et ne cesserait de trembler que le lendemain, quand Amy aurait passé une nuit hors de cet enfer, coupée de ses pensées. Autant dire qu’Amy était condamnée à attendre ici, seule, en larmes, assise sous un pont.

(c) Gau
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Viktor Sedlák
Viktor Sedlák
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Jeu 4 Avr - 5:05
Viktor Sedlák
tu traînes tes bottes trouées dans les rues sales
t'es toujours entouré de misère et ça contracte tes poumons
t'as le poids de la souffrance qui tend tes côtes ça grince comme une chanson que tu veux pas entendre
t'as les genoux et les épaules qui craquent
c'est un peu la cacophonie quand tu marches
aujourd'hui t'en as trop des invasions t'as des soldats dans tes veines
et ta lame est cassante rouillée et émoussée c'est pas eux qui vont saigner c'est toi qui va te lacérer
t'as des fleurs à cultiver alors tu te réfugies là où y'a jamais personne
un instant de silence dans ta poitrine
là où t'as la rage au fond de la gorge et des cendres dans les poumons
t'es avide d'avoir les os cassés ça te manque la douleur mais t'as promis
t'as promis.
t'as son toucher comme un fantôme sur ta peau un frisson du bout des doigts

puis y'a les flammes.
t'as les côtes qui éclatent et les poumons qui t'étouffent et ça te jette par terre ça te perds les pieds
colère colère colère colère ça te dévore les entrailles ça te fais un brasier
t'as même pas compris la douleur quand t'as touché le sol parce que t'as un enfer entre tes côtes
ça y est ça y est tu vas mourir tu vas exploser tu vas passer de l'autre côté
ça hurle. ça hurle et t'as la réalité qui te rentre dedans comme une vague
tu trébuche jusqu'à tes pieds et tu suis le bruit désespéré avec les larmes qui te lacèrent les joues
elle est pas loin tu le sais. sinon tu serais pas dans cet état
t'as la douleur qui éclate le feu dans tes respirations la trachée explosée
c'est pas à toi tu le veux pas
puis elle est là tu vas jusqu'à elle tu l'agrippe par ses épaules ARRÊTE tu la veux pas sa douleur qu'elle arrête d'avoir mal qu'elle arrête d'avoir le feu dans ses organes qu'elle arrête
t'as perdu ton contrôle dès qu'elle a volé ton souvenir
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Amelia Quinn
Amelia Quinn
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Jeu 4 Avr - 22:32
Amelia Quinn




AMY & VIKTORY
EXPLOSION

Alors que la rousse tentait de calmer sa crise avec le peu de forces qu’il lui restait, que son cœur commençait tout juste à réguler ses battements, que sa vision se clarifiait petit à petit, un homme surgit de nul part. Peut-être était-il là depuis le début, quand bien même Amelia ne l’aurait même pas remarqué. Débraillé, apeuré, défiguré par la douleur et les larmes, tremblant comme une feuille, comme si chacun de ses muscles l’abandonnaient un par un. Il semblait animé par la rage, exactement comme elle.
Il la prit par les épaules tout en lui hurlant dessus. Amelia n’avait pas la force de réfléchir, et donc de comprendre. Elle se leva d’un bond, tremblante elle aussi. Les larmes lui floutaient la vue, elle ne pouvait distinguer clairement le visage de l’hystérique.

Qu’... L’air dans ses poumons était insuffisant pour lui permettre de parler. Elle tentait tant bien que mal de respirer, fortement, sans aucun rythme, avec beaucoup de difficulté : une folle.

Toutes ces émotions lui éclataient le cerveau. Une horreur. C’était incompréhensible, irrationnel, aucune pensée qui entrait dans son esprit ne ressortait sous forme de logique. Elles ne ressortaient tout bonnement pas, et s’empilaient une à une dans la conscience d’Amelia, qui ne pouvait les organiser correctement. Sous l’emprise de la peur et de la confusion, le monde commença à tourner. Son regard se troubla, son esprit soudainement s’apaisa et son corps s’allégea. Ses forces s’évaporèrent et elle tomba raide, inerte, dans la rivière qui passait sous le ponton. Tout devenait plus sombre, plus simple, puis le noir.
Noir.

Elle ne respirait plus, ce qui déjà lui ôtait un problème. Elle se sentait en paix avec elle-même, elle ne se prenait plus la tête à essayer de comprendre une quelconque situation. La situation actuelle était qu’elle sombrait dans l’eau, seule, c’était simple, clair et précis. Elle sombrait, et c’était tout. Les bruits alentours avaient enfin cessé, et elle se sentait ralentir au fur et à mesure que son corps s’engouffrait dans cette rivière. Ce n’est qu’au bout de quelques instants qu’elle pu se rendre compte que son esprit la quittait progressivement, avant qu’elle ne puisse plus se rendre compte de rien. Amelia perdit connaissance, tout en sombrant toujours plus profondément.
(c) Gau
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Viktor Sedlák
Viktor Sedlák
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Sam 6 Avr - 1:30
Viktor Sedlák
ça brûle ça brûle ça brûle ça consume tout ce que t'as jamais réussi à construire c'est un bûcher un coin des enfers du fer dentelé entre tes côtes qui scie tes os
ça grince ça grince plus fort trop fort t'entends plus rien que tes os détruits tes entrailles qui crient avec tes larmes qui te brisent les joues
t'es un vitrail fracassé des bouts de verre colorés contre le myocarde à deux doigts de le sectionner que tu crèves à tes propres pieds
que tu te vides du sang des autres poisseux dans tes veines
que tu crèves que tu crèves d'avoir perdu les derniers morceaux de ton identité
ça crie ça hurle ça grince ça brûle et puis-

silence.
elle bascule.
t'as le vide dans ta poitrine tu respires t'as les poumons remplis de chrysanthèmes
et elle coule plus loin
comme une roche comme les chaînes à tes pieds comme du béton
c'est machinal après. t'essuies les larmes sur tes joues t'enlèves ton manteau tu secoues tes bottes aux lacets déserrés mais tu prends pas le temps d'enlever tes chaussettes
tu plonges après elle dans l'eau froide et tu remontes pour une grande goulée d'air puis tu redescends
tu l'agrippes par ses vêtements et puis tu tires vers le haut
vous brisez la surface de l'eau et tu la traînes derrière toi jusqu'à la berge
tu la tires jusqu'au sol
tu la laisses là
tu l'entends respirer
avec l'inconscience t'as son silence
juste assez pour commencer à reconstruire tout ce qu'elle a brisé
recoudre les lacérations qu'elle a laissé dans tes poumons du bout de griffes éthérées
t'es assis à côté d'elle et t'attends qu'elle se réveille parce que t'as la compassion à la gorge comme une lame et que tu peux pas la laisser crever
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Amelia Quinn
Amelia Quinn
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Lun 8 Avr - 1:38
Amelia Quinn




AMY & VIKTORY
EXPLOSION

blackout.

Et lorsqu’elle rouvrit les yeux, le ciel s’était assombri. Amy n’avait aucune notion du temps depuis le début de sa crise. L’air retrouvait son chemin, de l’extérieur vers ses poumons, tout en remplaçant l’eau qui s’y trouvait. La jeune femme toussait, toussait, s’étouffait et se roulait sur le côté pour cracher des flaques d’eau. Elle tremblait, mais ni de peur, ni de rage cette fois. Il faisait froid, et l’air devenait même glacial au contact de ses vêtements trempés. Ses cheveux lui gelaient les joues et ses cils l’insupportaient chaque fois qu’elle clignait des yeux. Elle se rappelait de toute la scène. Cette douche froide lui avait permis de faire le vide dans son esprit, de se calmer et de se concentrer. Son cœur n’explosait plus dans sa poitrine, ce qui était un progrès. Cet homme, aussi flippant soit-il, lui avait sauvé la vie et elle venait tout juste de s’en rendre compte. Elle tourna le regard vers lui, qui semblait paniqué, ou brisé, elle ne savait plus. Il lui fallait comprendre pourquoi cet inconnu lui avait sauté aux épaules comme un hystérique, alors qu’elle était justement sur le point d’éclater en mille morceaux sous ce ponton. Et surtout, que voulait-il dire par arrête.

Heureusement, ses sens étaient revenus à la normale et elle pouvait réfléchir convenablement, organiser ses idées. Alors qu’elle se rasseyait avec peine, prit ses bras avec ses mains pour tenter de se réchauffer un tant soit peu, elle bégayait.

Mer-ci de m’avoir remontée… Je suis dé-désolée, je t’ai fait peur tout à l’heure ?

Amelia sentait ses dents s’entrechoquer à plusieurs reprises, puis les serra fortement pour garder le contrôle. Elle se traînait lentement jusqu’au mur contre lequel elle était adossée auparavant, tentant de se réchauffer davantage. Les yeux de l’homme semblaient à la fois confus et haineux. Amy pensa qu’il lui en voulait pour une quelconque raison, qu’elle ne comprenait pourtant pas, suspicieuse.

C-C’est pour ça que tu m’as demandé d’arrêter ?

(c) Gau
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Viktor Sedlák
Viktor Sedlák
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Mar 9 Avr - 5:32
Viktor Sedlák
tu attends. tu attends. tu attends.
tu attends avec le silence entre tes côtes, l'écho de sa douleur que tu soignes doucement, les derniers lambeaux de tes poumons écorchés
tu attends et le rouge s'efface de ta vision, tu reprends doucement tes droits sur ce qui t'appartiens
(ce qui n'est pas beaucoup. pas assez. jamais.)
dans le silence doucement tu fais pousser tes chrysanthèmes, tu les tresses autour de tes côtes tu les laisse pousser dans les fissures de ton crâne
tu frissonnes même si tu as enlevé ton t-shirt pour simplement porter ton manteau sec.
tu lui jettes un seul regard, à cette fille qui doit mourir de froid-
tu ne sacrifieras pas ta paix pour elle, pas la seule que tu peux essayer de cultiver
pas maintenant
pas avec tes souvenirs qui sont revenus sur le bout de tes doigts
parce que comme la rivière il y a l'océan et tu n'oublieras jamais ses vagues ni l'écume pour poser des baisers sous ta mâchoire

tu sais qu'elle se réveille quand son vide rampe entre tes côtes jusqu'à tes poumons pour se poser sous ton sternum
quand elle parle tu tournes la tête vers elle, frissonante, avec les mots qui s'échappent à peine d'entre ses lèvres
tu réponds pas, parce qu'elle a pas besoin de savoir
tu te contentes de la regarder en silence pendant qu'elle se traîne jusqu'au mur
oui c'est pas vraiment un mensonge
de la façon dont elle peut le voir c'est pour ça que tu lui as dis d'arrêter
tu te lèves lentement avec un grognement, tu fourres ton t-shirt trempé dans ta poche et tu fais un pas lourd vers elle
tu te tiens debout devant elle écroulée contre le mur et tu la regardes
on part d'ici sinon tu vas crever de froid
tu la traîneras pas sur tes épaules mais tu vas quand même s'assurer que tu l'as pas laissée ici à mourir
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Amelia Quinn
Amelia Quinn
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Mer 10 Avr - 21:16
Amelia Quinn




AMY & VIKTORY
EXPLOSION

Tandis qu’Amelia pensait qu’après ces évènements chargés en émotions, l’inconnu serait davantage apte à avoir une conversation : c’est en fait le contraire qui se produisit. Tout ce qu’il voulait, c’était partir d’ici, et il n’avait vraiment pas l’air d’apprécier la compagnie de la rousse. Amelia se sentait réellement coupable, elle était mal à l’aise, la boule dans la gorge, les nœuds dans les entrailles, et puis elle se rendit compte de quelque chose qu’elle n’avait même pas remarqué jusqu’ici.
Cet homme était un sans-abri.

Là, Amelia se projetait. Elle n’éprouvait aucune pitié à son égard, mais une empathie foudroyante. Et en même temps, elle se sentait fière de lui. Pour pouvoir supporter cette situation, il faut être fort, courageux et incroyablement patient. Lui n’arborait aucune once de mépris sur son visage, il était juste là, à attendre, à espérer. Peut-être, et surtout, était-il en détresse morale, sûrement était-il effondré, triste, brisé. Et elle ne l’avait pas remarqué. Mais là, elle le voyait comme une étoile. Il n’avait même pas hésité à sauter dans l’eau pour venir la secourir, alors qu’il aurait simplement pu rebrousser chemin. Il était prêt à se mouiller, quitte à mourir de froid dehors, sans aucun abri pour s’en protéger. L’étudiante se sentait faible, fébrile face à lui. Elle voulait l’étreindre mais ne s’y risqua pas, de peur de le contrarier. Alors à la place, elle comptait le remercier. Elle comptait faire mieux, lui redonner une vie normale, un toit sous lequel se reposer, de l’espoir et peut-être même, un sourire.
Elle comptait lui tendre la main, parce que c’est ce genre de courage qui mérite d’être reconnu.

La rousse ne voulait pourtant pas le brusquer. Elle voulait à tout prix entendre sa voix, un peu, à nouveau, car lorqu’il parlait elle sentait cette ténacité, cette détresse pourtant si bien dissimulée derrière ses airs de je-m’en-foutiste. Son choix était fait. Quand elle voulait quelque chose, rien ne pouvait l’arrêter. Cet homme brisé aurait un toit dans les jours à venir. Mais tout d’abord, elle devait s’assurer de la véracité de ses pensées.

O-Ok, je te suis.

Amelia se relevait tout en parlant, craignant que celui-ci ne lui dise d’aller se faire voir, qu’il ne voulait pas qu’elle le suive. Elle comptait voir où est-ce qu’il allait l’emmener, peut-être au métro, pour rentrer chez elle, ou peut-être avait-il en fait un toit, un refuge quelque part. Si ses pensées s’avéraient être vraies, il ne resterait pas une seconde de plus dans cette jungle d’enfoirés. Il la suivrait, quoiqu’il arrive, et elle lui sauverait la vie, comme il l’avait fait pour elle.

Elle marchait à ses côtés, tout en repensant au ton de sa voix, et à ses yeux lorsqu’il lui avait demandé d’arrêter.

Je suis désolée de t’avoir fait peur, j’étais en pleine crise, et je pensais être loin de tout le monde… J’ai pas fait exprès, désolée. Amy se remémora la douleur crispée sur son visage quand il la secouait. Toi aussi, tu pleurais tout à l’heure. Je t’ai fait peur, oui, mais il y avait autre chose ? Tout va bien ?

La curiosité d’Amelia ne s’envolerait pas de sitôt.
(c) Gau
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Viktor Sedlák
Viktor Sedlák
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Ven 12 Avr - 23:05
Viktor Sedlák
très rarement tu as eu ce genre de chose dans tes poumons
si rarement tu as ressentis une empathie si foudroyante- mais surtout un sentiment que tu ne reconnais pas
qui gonfle tes poumons et déplie tes côtes et soulève tes épaules en silence
de l'admiration?
de la gratitude?
elle... t'aime. pas vraiment parce qu'elle ne te connaît pas, mais-
un peu de la même façon dont toi tu ne peux t'empêcher d'aimer. parce que tu as ce qui se déroule sous les côtes des autres et même si tu n'en veux pas
c'est impossible de détester quelqu'un quand on les comprends.
mais elle ne te comprends pas. elle ne peut pas, parce qu'elle ne te connaît pas, et ça tu en es sûr
ça tu le gardes entre tes mains, tu t'y accroches avec tes ongles sales et tu ne le lâches jamais

et pourtant elle est là avec le vent du nord dans tes poumons et tu comprends pas trop pourquoi
quand vous marchez elle te suit
avec tout son casse-tête entre tes côtes
tu détestes la force avec laquelle ça t'envahi mais tu peux pas non plus t'empêcher une affection farouche de s'infiltrer dans tes os
tu détestes ça
qu'est-ce qu'elle est là à t'imposer encore, comme tous les autres
que tu décides toi-même si tu l'aimes ou non
que tu puisses faire ce choix-là même si elle ne te le laisse pas-
c'est pas sa faute mais t'as quand même une once de ressentiment qui se pointe dans tes bronchioles & ça c'est à toi, alors tu t'y accroches
c'est pas ta faute (t'as toujours été trop indulgent)
(mais tu crois pas qu'elle avait beaucoup plus de contrôle sur l'enfer entre ses côtes que toi)
..... elle aurait pu être aveugle avec la mort dans tes poumons au moins je pleurais pas. t'as dû mal voir.
tu l'amènes à la station de métro la plus proche, qu'elle puisse rentrer chez elle et que tu puisses oublier tout ça
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Amelia Quinn
Amelia Quinn
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Mer 17 Avr - 2:10
Amelia Quinn




AMY & VIKTORY
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Il avait pleuré, elle le savait, il ne l’assumait pas. Ou peut-être avait-il peur qu’Amelia se serve de ses faiblesses. Peut-être avait-il une fierté trop importante pour être bafouée par des larmes, ce qui, aux yeux de la rousse, n’avait pourtant aucune importance. Les larmes, selon elle, étaient la preuve d’une humanité incontestable. D’une sincérité remarquable. D’une acceptation de soi, au moins. Elle se sentait impuissante face à cet homme qui ne voulait pas qu’Amy s’immisce, ne serait-ce qu’un peu, dans sa bulle dans lequel il se protégeait des autres et de lui-même. Elle voulait en apprendre un peu plus sur lui, car elle n’était pas bête et savait très bien que cet inconnu avait ressenti quelque chose, sous ce ponton. Qu’il n’allait pas si bien qu’il pouvait le dire. Elle voulait l’aider, peut-être même le connaître, car Amelia n’était pas fan de ces relations simples et fausses se traduisant par des “merci” et des “au revoir”. Elle ne supportait pas passer à côté d’une rencontre, car la vie était capable de lui offrir tant de surprises qu’elle ne pouvait même pas imaginer d’elle-même. “On ne sait jamais à côté de quoi on pourrait passer.”

Alors, devant cette station de métro, avant que celui-ci ne lui tourne le dos, elle lui prit la manche de son manteau, sous lequel il n’avait plus rien que de la peau; il l’avait sauvée et il allait mourir de froid, seul, en proie à cette horde de gens malhonnêtes. C’était hors de question, bien évidemment. Elle bégaya légèrement. Mais son empathie prit le dessus, son cœur n’eut le temps que d’un battement avant que sa décision, prise depuis déjà quelques dizaines de minutes, puisse se dévoiler par les lèvres de l’étudiante.

Viens avec moi, s’il te plaît. Je ne veux pas te laisser ici, tu mérites bien plus que moi d’avoir un toit cette nuit, et toutes les nuits à venir. Tu m’as sauvée, tu n’as plus de t-shirt, il fait froid et ce ne sont certainement pas des idiots méprisants qui s’amusent à te donner quelques centimes par simple pitié qui t’aideront à t’en sortir. Je peux t’aider. Je veux t’aider.

Amelia prit un peu peur en voyant le visage de l’inconnu lorsqu’elle lui tenait la manche. Elle bégaya davantage, de peur de l’importuner. Pourtant, avant même qu’il n’ait le temps pour rétorquer, elle s’expliqua plus en détails, se rendant compte que son discours n’était absolument pas clair.

Ma sœur et moi, on a un appartement. Tu peux y rester quelques jours, le temps qu’on te trouve un appartement à toi. On a beaucoup trop d’argent, et on n’en n’a absolument pas besoin. Nous on survit, toi non, tu en as bien plus besoin que nous et ce serait injuste de te laisser pourrir ici. Je doute que tu ne sois une de ces personnes qui dépensent tout leur argent gagné dans de l’alcool, je pense plutôt que tu as un objectif et je veux t’aider à l’atteindre. Alors je te propose qu’on te loue un appartement, le temps que tu aies une situation stable. Tu as tout ton temps, on ne te mettra jamais dehors si tu ne peux pas payer, même dans deux ans, ne t’en fais pas.

Amelia reprit son souffle, elle avait tendance à agoniser tout en parlant, car elle parlait beaucoup, beaucoup trop. Ses phrases étaient mal ponctuées, mal gérées, sa cadence était trop rapide, parfois mal articulée, mais c’était tout à fait compréhensible. Le stress lui donnait un air d’enfant, mais cette fois-ci elle s’étouffait avec sa propre sincérité, et beaucoup de volonté. Amelia, c’était un monologue à chaque fois qu’elle prenait la parole. Parfois, c’en était même épuisant.
Elle le regarda intensément.

Je suis sérieuse. Je ne veux absolument pas te forcer cependant. Je sais que tu ne me connais pas, je sais que c’est rapide, mais je le pense. Qu’est-ce que t’en dis… ?
(c) Gau
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Viktor Sedlák
Viktor Sedlák
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Dim 21 Avr - 23:06
Viktor Sedlák
elle t'agrippe la manche et tu t'hérisses en silence mais tu te tournes vers elle
elle a toujours son cocktail d'empathie, de compassion, de tellement de choses que tu reconnais pas et que t'arrive pas à démêler
tu la fixes quand elle parle tu l'écoutes tu comprends pas tout parce que ton japonais est pas totalement parfait mais
tu comprends le plus important
sans pitié, sans te regarder de haut, sans croire que tout ça fait d'elle une sainte
(ça ou elle ment tellement bien qu'elle arrive à se convaincre elle-même)
alors t'as tes côtes qui craquent sous tout ça sous la tension sous la sincérité qui t'écrase et la volonté qui vient s'immiscer dans tes poumons
t'as des chrysanthèmes qui fleurissent à l'arrière de ta nuque
elle s'explique elle s'explique elle parle mais t'as déjà pris ta décision dès qu'elle a proposé
c'est pas que tu lui fais confiance, mais tu te fous du risque
tu aurais dit oui même si elle s'était pas expliquée, parce que tu ferais beaucoup de choses pour pas devoir retourner dormir dans un coin avec un bruit de fond constant de pitié et de mépris

okay okay, t'y iras
t'acceptes avec sa tornade entre tes côtes et le froid qui s'infiltre dans tes os merci
oui tu lui as peut-être sauvé la vie mais t'avais pas le choix
t'allais pas la laisser mourir là
et si elle sent qu'elle te doit quelque chose pour ça tu vas en profiter
(tu l'apprécies beaucoup plus que ce que tu te permets
t'as encore sa tempête dans ta poitrine et tu peux pas vivre de l'en pardonner tout de suite)
j'te suis
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