Le plan est simple : bimbadabim kawabunga

Gauche, manchette, crochet droit, esquive, genou, tibias dans l'flanc, jab, uppercut. C'est le dixième KO en un quart d'heure, heureusement qu'ils sont résistants les droïdes d'entrainements d'Oda. J'entends glousser derrière moi, des filles qui ont apparemment jamais vu un mec torse nu vu qu'elles sont à la limite de l'anévrisme, ça grogne aussi, mais ça c'des gars frustrés d'être des lavettes et qui m'envient. Je me penche pour chopper ma bouteille dos, j'jette un coup d’œil derrière. OH BORDEL. LILY FUCKING SWYNFORD. C'est elle qui glousse depuis le début ?! Ah non, merde. C'est sa pote. Je fais genre de pas la voir, mais GOSH enfin un vrai public. Et j'dis pas ça parce qu'elle est archi gaulée, nan. C'est qu'elle... Semble s'y connaître en arts martiaux, hm. Je rallume le droïde et règle le niveau de difficulté au max. Un sourire en coin, je donne l'ordre au droïde de débuter. Ses coups sont rapides, précis, extrêmement puissants, l'air claque quand ils me frôlent. J'arrive à placer quelque jabs avant de tenter un premier pied retourné, contré. Merde, merde, le droïde me balaye et m'emmène au sol, entame une clef de bras... Faut que j'me sorte de là, je peux pas me faire dominer devant elle !

Modèle K2-28, fin d'entraînement.

La machine relâche la pression, se redresse et se remet à sa place initiale, en veille. La voix qui lui a donné l'ordre d'arrêter m'est très familière, et j'avais pas spécialement envie de l'entendre. Pas aujourd'hui, pas maintenant. Ouais, j'ai rarement envie de l'entendre en vrai.

Puis-je connaître le but de cet entraînement M. Shimazu ? Est-ce de savoir si vous pouvez survivre au ridicule ? Car si c'est le cas pas besoin d'affronter des droïdes, vous y survivez très bien depuis vôtre naissance alors pas besoin de douter de vous, au moins pas pour ça...

Je souris, me marre un peu. C'est qu'il est drôle le con. Je me mets en tailleur pour reprendre mon souffle, le toise. D'un rapide coup d’œil je vois que Lily est toujours là. C'est pas le moment de perdre la face une deuxième fois.

Je sais qu'on a potentiellement du sang noble, mais est-ce que ça nous oblige à nous vouvoyer, frérot ?

Akira. Sale petite ordure. Tu kiffes ça me foutre la honte, me rabaisser hein ? Tu dis que c'est ton rôle de grand frère mais moi je pense juste que t'es frustré d'avoir un petit pénis. Minuscule, rikiki même. Il sourit lui aussi, on a le même petit rictus exaspérant qui donne envie de nous tarter. C'est nôtre seul point commun. Parce que contrairement à lui moi je pourrais rendre les coups. Il sera pas toujours sauvé par ses discours.

Oh non, petit frère. Ce n'est pas une question d'étiquette. Seulement ici je suis le professeur Akira Shimazu et toi, Tengu, tu es un des étudiants les plus pitoyables de cette académie. Il y a donc une certaine distance à respecter.

Des rires s'élèvent dans la salle. Akira ne sourit plus.

Au lieu de rire entraînez-vous. Je n'ai pas encore décidé qui était encore plus pitoyable que M. Shimazu, mais vous en faites sûrement tous parti.

Dans son langage ça, c'est un "Je t'aime, petit frère". Il me tend la main. Je soupire, la prends et me relève. Lily est toujours là. Avant de partir Akira me glisse à l'oreille.

Tente ta chance, elle a l'air d'aimer les cas désespérés.