l'enfer est pavé de bonnes circonstancesroméo et juliette des temps modernes : leur fin ne se termine pas sur quelques gouttes de poison mais sur la terreur de l'abandon.
ils s'aiment encore mais alors la vie les étire, tord leur coeur de verre et les incite à briser l'union - les amoureux qui rêvent du lendemain ont disparu. il n'y a que deux adultes qui pleurent du regret de devoir se séparer.
c'est dans la logique des choses.
cela ne peut pas se passer autrement.
ils sont faibles ou alors ils ont déjà assez souffert - il n'y a pas de haine bien qu'haruo aspire à une rancune certaine. ils soufflent toujours en regardant ailleurs quand il est question d'envoyer un élève à l'infirmerie. il disparaît dans un sourire éteint quand on lui demande où est son alliance.
ils n'avaient pas de raison de s'aimer - il était voué à maîtriser ceux comme elle et elle était vouée à corrompre l'avenir - leurs lignes s'écartaient, ne s'enroulaient pas. et pourtant la folie candide, la jeunesse tendre a fait qu'haruo a relevé son pantalon pour s'enfoncer dans la boue et rejoindre beni sur son parterre de fleurs.
il a aimé s'endormir tout contre son sein pour entendre la quiétude des habitantes.
et maintenant c'est fini - et maintenant c'est fini et il est tristement vide. tristement révolté. il a le poing serré parce qu'il ne peut pas crier, conditionné à vivre dans une atmosphère de justice là où il voudrait graver rébellion.
échec et mat.
ne pouvait-il pas exister plus grand drame que la mécanisation d'un corps humain et l'idée même de l'acceptation des concernés - les altérés sont des êtres vivants.
les altérés sont des êtres pensants.
les altérés sont plus forts - et ils le montreront dans le sang,
s'il le faut.
s'il le faut... parce qu'haruo a bien deviné quand il est devenu un fabuleux pantin, soumis à des ordres concassés de mièvrerie pour mieux les faire passer ; il a deviné à leur douceur conciliante qu'ils voulaient le faire céder et qu'il en avait de la chance - d'être le numéro un. d'être le numéro d'un fabuleux spectacle, d'une boucherie immonde où personne ne trouve son compte. le gouvernement essaye ainsi de maîtriser quelque chose de dangereux, quelque chose qui les dépasse. ils ont trouvé la meilleure des armes pour les faire taire : eux-mêmes !
quelle fabuleuse idée !
après être classés comme des animaux, des criminels qui n'ont eu comme crime que d'être eux-mêmes, ils doivent se tirer dessus au nom de la justice ; on leur fait croire que c'est pour régner sur le meilleur des mondes mais c'est pour provoquer l'auto-destruction.
ils s'entretuent au nom de la justice et ceux qui se rangent, prétendument comme haruo, sont les meilleurs de la vermine ; l'élite de la plèbe. on les tue à petit feu en prétendant ainsi qu'ils seront égaux à l'humanité ancienne, au capharnaüm dépassé des ombres mornes. les humains simples n'ont aucun avenir, n'est-ce pas pour cela que les mutations existent ?
les altérés ne seraient pas l'espèce dominante qui devrait, une bonne fois pour toute, éliminer les plus faibles ? c'est ainsi que fonctionne la sélection naturelle et l'homme, dans son égoïsme tremblant de disparaître, seraient prêts à bâillonner leurs semblables.
c'est ainsi que naissent les mutineries - dans la restriction de l'existence.
haruo est le premier exécuteur, le crash test, le numéro un
― un ancien inspecteur devenu altéré bien plus tard que la norme, l'idée de mêler altérés et humains pour lutter contre la criminalité était déjà présente : il fut ainsi la chance de pouvoir l'essayer
― fait très jeune et son attitude y joue, il est nonchalant et souvent les mains dans les poches
― le professeur sympa, avec qui on peut parler naturellement, jusqu'aux examens : là il devient votre pire ennemi à cause de son intransigeance
― est surveillé de très près
― il est grand frère
― son idéal de vie serait de fonder dans une famille : il a essayé avec beni, mais la visible incapacité les a poussés à se séparer
― sûrement qu'ils s'aimaient encore mais elle était malheureuse
― il l'était alors aussi
― faisait partie du klan via le biais de beni, sans pouvoir s'y joindre à cause de son statut : il transmettait alors les informations récupérées à son travail à sa femme
― maintenant il est bien dans la merde, depuis qu'ils sont séparés
― a tout un tas de plantes chez soi
― déteste qu'on se moque de sa taille et lâche des grands "HAHAHAHAHAHA" quand quelqu'un le fait
― s'intéresse à tous les petits détails chez ses étudiants, particulièrement curieux des relations qui les unissent
― méfiant
― souvent jugé comme une curiosité de part sa position de premier exécuteur
― il s'est marié avec beni quand ils étaient encore en études
― sa position vis à vis de la société actuelle est que le gouvernement instrumentalise les altéré-es car ils les craignent et qu'ils savent pertinemment qu'une révolte générale permettrait de renverser le cours de l'humanité : c'est à ce quoi haruo aspire, en tant qu'altéré utopiste
― controlfreak
― cherche des détails partout sur le klan pour reprendre contact discrètement
― tourne parfois en rond dans l'établissement et hurle quand on le dérange dans ses rondes
― va moins rendre visite à l'infirmière
― fait facilement des compliments
― roi des blagues vaseuses
― rigole quasiment jamais à celles des autres
― envoie des sales regards dans le dos des inspecteurs
― n'aime pas les objets informatiques
― il aime pas retourner chez ses parents, surtout depuis qu'il n'est plus avec beni
― apprécie les odeurs sucrées
― très sensible aux lumières, aux gestes brusques et aux sons trop forts/trop aigus, c'est un prof cool mais faut pas le faire chier avec ça
― aime bien gribouiller quand il s'ennuie
― utilise parfois son pouvoir de manière très modérée sur les élèves pour les mettre en condition réelle de stress
― s'arrête toujours quand il voit un chien dans la rue