Altérer, verbe transitif, du latin alterare (changer) – modifier dans sa nature, dans sa structure, un corps ; dégrader, dénaturer.
Les altérés sont des humains ayant développés des aptitudes extraordinaires à la suite du 23 décembre 2016, aussi appelé Noël Écarlate. Si à l’heure actuelle l’origine exacte de ces capacités reste indéterminée, les scientifiques peuvent sans conteste affirmer qu’elles représentent une mutation du génome humain, soit une modification de la séquence ADN de l’Homme. Pour autant, force est de constater qu’il est encore impossible de définir quel chromosome est porteur de la mutation (celui-ci variant d’un individu à un autre), sa constitution exacte et sa ou ses possible(s) évolution(s).
D’après certains chercheurs, au vu de l’existence de plusieurs altérés au sein d’une même famille, le gène porteur de l'altération pourrait être héréditaire. Quand bien même il ne s’agit là, pour la communauté scientifique, que de simples suppositions.
Plus communément appelée altération, la capacité possédée par un altéré peut aller de l'absorption électrique au contrôle de l’espace-temps en passant par la régénération cellulaire, la télépathie ou bien la télékinésie. D'après une étude récemment publiée par Vega Genomics, pour 98% des altérés recensés, c’est aux prémices de l’adolescence que se déclare le gène porteur de l’altération ; soit entre 11 et 15 ans. Néanmoins, une infime minorité d'entre eux manifeste leurs altérations dès la petite enfance ou à contrario à la fin de l’adolescence.
S'il est aujourd’hui possible de dater avec précision la première apparition de celles-ci, de nombreuses zones d’ombre restent à éclaircir notamment au sujet de leur élément déclencheur.
Nombreuses sont les rumeurs à courir au sujet des altérés : si pour certains, ils représentent une évolution de l’espèce humaine, d’autres tendent davantage à les associer à des erreurs de la nature. C’est durant la nuit du 23 décembre 2016 que les premiers cas furent recensés et, bien qu’aucun lien n’ait été scientifiquement démontré entre les deux événements, les altérés, aux yeux de l’opinion publique, sont perçus comme une menace pour la société.
C’est pourquoi depuis janvier 2017, à la suite d’un référendum largement médiatisé, est créé le CCA - Centre de Contrôle des Altérés. Depuis sa création, les altérés sont dans l’obligation de se faire recenser dès l’apparition de leurs altérations et chaque citoyen dispose d'un droit de consultation à l'égard du Registre d'Identification.
Le RI est un registre disponible en mairie et sur le site de la CCA où sont répertoriés citoyens lambdas, possédant un casier judiciaire pour crimes et délits supérieurs à 2 ans d'emprisonnement sans sursis, et altérés recensés, qu'ils possèdent ou non un casier judiciaire. Si de nombreux citoyens sont favorables à sa création et à l’obligation de recensement d’autres, dont une majorité d’altérés, sont réfractaires à ce système de contrôle et préfèrent s’exclure délibérément de la société. En effet, depuis la mise en place du RI, la discrimination à l’égard des altérés, mais également des repris de justice est largement pratiquée voir officieusement autorisée quand bien même le gouvernement actuel multiplie les campagnes visant à prôner des valeurs telles que le vivre ensemble, le respect et l'acceptation d'autrui.
L’accès au logement et à l’emploi s’avérant dès lors complexe, de nombreux altérés se voient dans l’obligation de s’entasser dans des quartiers de seconde zone et de se tourner vers des activités illicites. Au sein de cette population, de nombreux hommes et femmes bénéficient d’un alias (= surnom, nom de code, seconde identité).