deus oculis
chapter one: the calm before the storm
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Bon baisers
de l'Académie Ôda
Un jour j’ai simplement levé les yeux au ciel et j’en ai vu une - une goutte translucide, rougeâtre et laide, comme si quelqu’un avait finalement trouvé un moyen d’écorcher l’univers. Nul ne sait comment tout cela a commencé ni même pourquoi c’est arrivé, mais tout le monde se souvient de ce Noël Écarlate.

Inspiré par la saga X-Men, Psycho Pass, Tokyo Ghoul, et la dystopie.
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Merry Wagner
Merry Wagner
WEWISHUAMERRYCHRISTMAS
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Avatar : Gwen Stacy — Spidergwen
Études/métier : 3eme année // arts plastiques — second de cuisine au Seven Thons Inn
Altération : passe-miroir
Dim 3 Mar - 22:29
Merry Wagner
« À d’main », fit-elle en baillant tout en poussant la porte des vestiaires. Une journée — où, vu l’heure qu’indiquait l’horloge, plutôt une soirée — de plus était terminée, ce qui signifiait par la même occasion que demain, il faudrait recommencer.
Merry s’écrasa lourdement sur le banc, fixant du regard son casier. Se lever, l’ouvrir, prendre ses vêtements et s’habiller ne lui demanderait pas tellement d’efforts, mais c’était déjà trop. Elle se sentait totalement lessivée, et une seule idée tournait en rond dans sa tête : rentrer dans son petit studio, et s’endormir avachie sur son lit devant la dernière saison de Lying Story.

Coup d’oeil rapide à son portable : 5% de batterie restante. Clairement pas de quoi brancher ses écouteurs et profiter de la musique sur le chemin du retour. Pas non plus le temps de vérifier quel bus allait arriver en premier, et donc lequel choisir pour rentrer chez elle le plus vite possible.
Mais il y avait toujours un autre moyen. Toujours.

Ses yeux fatiguées se tournèrent vers le miroir, qui lui ôta un rictus amusé. Il n’y avait pour Merry aucun moyen de locomotion plus rapide que les miroirs. Il suffisait de plonger dedans comme dans un grand bain, retenir sa respiration le temps d’un instant, se concentrer sur le point d’arriver, et en quelques secondes, elle serait chez elle, au calme, sans jamais avoir posé un pied dans la rue. Juste légèrement plus fatiguée que si elle avait pris le temps de faire le trajet, mais c’était le prix à payer lorsque l’on voulait défier le temps.

Merry se leva, remplaçant sa veste de cuisine par un gilet en tricot plus léger, avant de grimper sur un autre banc pour atteindre la hauteur du miroir mural. Elle aurait aimé qu’il soit plus grand, notamment en hauteur pour pouvoir traverser plus simplement, mais si elle l’escaladait correctement comme on le fait lorsque l’on passe par une petite fenêtre, c’était largement faisable. Elle s’y agrippa en y faisant plonger ses doigts, veillant à ne pas trop s’appuyer pour ne pas le décrocher du mur — ce qui serait dangereux — pour y faire passer une jambe, puis le bassin, et dans un petit saut exercé par son autre jambe, elle s’y lança toute entière…

… pour s’écraser dans une pièce qui n’était ni sa salle de bain, ni sa chambre en bordel.
Une erreur de trajectoire. Putain, jura-t-elle intérieurement. Tu le savais en plus, Merry, que t’étais crevée, mais non, il fallait que tu-
Elle se frotta la joue, encore douloureuse après se l’être claquée contre le rebord de la table — ou du bureau ? — face à laquelle se trouvait le miroir par lequel elle venait d’entrer. « Mrph » fut tout ce qu’elle parvint à dire face à la situation.

Son coeur palpitait un peu trop vite, ce qui au fond était normal et presque rassurant. Voilà un moment qu’une erreur de trajectoire ne lui était pas arrivée, et même si, fut un temps, c’était quelque chose de plutôt récurrent, elle n’en avait jamais pris l’habitude.
Pas la maison d’un mec chelou, pitié, pas la maison d’un mec chelou ou d’un flic ou d’un meurtrier.
La pièce était plongée dans une semi-pénombre, notamment à cause de la noirceur du ciel nocturne à l’extérieur. Inutile d’essayer de repasser par le miroir à nouveau : il lui avait aspiré le peu d’énergie qu’il lui restait, et tenter de plonger serait la garantie d’une nouvelle erreur, avec peut-être en prime une arrivée inconsciente, étalée sur un sol inconnu et prête à dormir 10 heures d’affilées. D’instinct, elle chercha une fenêtre, car lorsque les portes d’entrée étaient verrouillées, c’était toujours la meilleure issue, et elle n’avait pas le temps de chercher quelque chose de mieux — sauf si, par malheur, elle venait de débarquer au 7eme étage.
Mais c’est l’écran lumineux d’un ordinateur portable qui attira son regard. Derrière lui, une personne réveillée. Une fille apparemment, plutôt mignonne — surtout dans le sens où elle n’avait pas l’impression de se retrouver face à un homme de 35 ans, baraqué et énervé, ce qui était rassurant — mais s’il y avait une chose que ce monde lui avait appris, c’est qu’il ne fallait jamais, ô grand jamais, se fier aux apparences.

Merry se redressa difficilement, vacillant un peu sous les effets de la fatigue, puis épousseta son pantalon. « Hm, salut », commença-t-elle en s’étirant, puis elle releva la tête. « T’es qui ? »

Pas exactement le genre de question que tu es censée poser, Merry.
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Lavinia Caroli
Lavinia Caroli
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Études/métier : cursus CCA (2ème année)
Altération : détecteur de mensonges
Lun 4 Mar - 17:30
Lavinia Caroli
L'emploi du temps de Lavi s'alourdissait toujours à l'approche des examens, des plages de révisions quotidiennes se greffant à un programme déjà bien assez chargé en temps normal. Ça en valait la peine, bien sûr : risquer l'échec, à ses yeux, était inacceptable. L'échec, dans ce cas précis, correspondait à quoi que ce soit d'inférieur à l'excellence. Ce que d'autres auraient qualifié de réussite était largement à sa portée au prix d'efforts bien moindres, mais pourquoi se contenter de la médiocrité quand elle se savait capable de bien mieux ? C'était plus fort qu'elle. Cependant, cela avait un prix, à savoir que tenir un tel rythme devenait très vite épuisant. Alors, rien de tel qu'une soirée détente, de temps en temps, une fois par semaine tout au plus, pour recharger ses batteries. L'exception qui confirme la règle.

Bref, Lavi avait décidé que ce soir serait sa pause hebdomadaire et, malgré l'échéance qui pointait à l'horizon, éteindre son cerveau pour quelques heures était actuellement nettement plus attirant que ses notes de cours et un tas de gros bouquins. Elle s'y remettrait le lendemain, sans faute, créature d'habitudes qu'elle était.

Sa priorité en rentrant fut de prendre une bonne douche chaude, relaxante et bien méritée, au terme de laquelle elle enfila rapidement des sous-vêtements et le vieux T-shirt qui lui servait de pyjama. Inutile de se fatiguer à faire mieux, sachant qu'elle n'avait aucune intention de sortir ou de voir qui que ce soit. Ne pas avoir de colocataire avait ses avantages, la tranquillité étant le principal. Et si quelqu'un venait la trouver à cette heure, eh bien, elle feindrait tout simplement l'absence.

Une fois ses vêtements triés entre sale et vaguement propre (ces derniers étant soigneusement pliés et déposés sur le second lit qui, inutilisé, constituait une surface de rangement bien pratique), seuls restaient à faire quelques préparatifs. Une pile d'oreillers contre laquelle se caler, et son ordinateur portable posé un peu plus loin sur son propre lit, branché et positionné de manière à ne pas bloquer le ventilateur. Satisfaite, elle extirpa son repas du soir du petit frigo de l'autre coté de la chambre — une tentative de riz cantonnais qui, pour une raison qui lui échappait à présent, contenait des morceaux de pommes et du parmesan — et, toute dignité définitivement abandonnée, s'avachit sur son trône moelleux afin de diner devant quelques épisodes de Springtime Lovers. C'était niais à souhait, pas très bien joué par dessus le marché et, si Lavi était honnête, visait sans doute un public dont le QI peinait à atteindre les deux chiffres. Ce qui ne l'empêchait pas d'être terriblement investie dans l'histoire d'amour naissante entre Jimothy et Britney, même si jamais elle ne l'aurait avoué, fut-elle sur son lit de mort.

Elle venait de lancer son troisième épisode, son bol vide temporairement abandonné par terre près de son lit, lorsqu'un bruit fort inattendu la détourna de l'écran. Il lui fallut deux bonnes secondes pour reconnecter assez de neurones pour analyser la situation. Il y avait un intrus dans sa chambre. De toute évidence, cela ne constituait pas assez de neurones pour réagir logiquement : après une exclamation de surprise étranglée, son premier réflexe paniqué fut de se redresser précipitamment pour minimiser la fenêtre de son lecteur vidéo, ce qui eut pour effet de cacher l'image en laissant la délicieuse voix de Britney résonner en arrière-plan. Son second réflexe, nettement plus sensé celui là, fut d'adopter une posture défensive face à l'agresseur, comme elle l'avait si souvent pratiqué à l'entrainement. Dos au mur, jambes positionnées de manière à être aussi stable qu'il était possible de l'être quand on se tenait debout sur un matelas qui n'était décidément pas fait pour ça, brandissant un de ses oreillers comme arme improvisée.

Hm. Ou plutôt l’agresseuse, maintenant qu'elle prenait le temps d'étudier la silhouette qui se redressait en vacillant quelque peu. Lavi la dévisagea alors que ses yeux s'habituaient de nouveau à la pénombre. Une fille plutôt fine, qui paraissait avoir à peu près son âge. Blonde. Assez mignonne. Et...qui dégageait une odeur de nourriture ? Elle ne semblait pas présenter de danger, mais cela ne suffisait pas à convaincre Lavi de baisser sa garde. Elle venait, après tout, de rentrer chez elle par effraction. Et de lui poser une question, réalisa-t-elle quelque peu tardivement.

« Je... » commença-t-elle d'une voix qu'elle voulait posée et n'arriva qu'à rendre légèrement tremblante, avant de s'arrêter net lorsqu'elle réalisa l'absurdité de la situation. « Attends un peu, comment ça, je suis qui ? Toi, t'es qui ? »

Elle parcourut rapidement la pièce du regard. La porte était fermée, exactement comme elle devait l'être, la clé encore dans la serrure. La fenêtre, de l'autre coté, l'était tout autant, et Lavi fut soudain prise d'un horrible doute, son cerveau carburant à présent à toute allure, le sang battant dans ses tempes. Quelque part sur sa gauche, Jimothy confessait à présent ses profonds sentiments à l'égard de Britney. Dans d'autres circonstances, elle s'en serait tant voulu de rater ça !

Elle fixa de nouveau son invitée surprise et ajouta, plus lentement : « Et comment tu es rentrée ici, d'ailleurs ? »
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Merry Wagner
Merry Wagner
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Altération : passe-miroir
Lun 4 Mar - 18:41
Merry Wagner
La fatigue. C’était de loin le pire effet secondaire des traversées. Merry avait quitté les vestiaires aussi fatiguée que n’importe qui après une longue journée de travail — elle avait maintenant la sensation d’avoir couru un marathon entre deux services en cuisines dans un restaurant rempli de monde.
À peine debout qu’elle fit deux pas sur le côté, là où elle voulait avancer en ligne droite. Le monde tout entier semblait tourner devant ses yeux, alors elle s’agrippa au même meuble sur lequel elle s’était éclatée la joue quelques secondes. Elle avait besoin de s’asseoir, ce petit meuble ferait bien l’affaire. Aujourd’hui, Merry se contenterait des apparences : cette fille en culotte—t-shirt-trop-grand brandissant un oreiller comme seule arme désespérée n’avait pas l’air d’un meurtrier sanglant qui la séquestrerait pendant deux ans. Deux ans au bout desquels elle parviendrait à s’échapper de sa petite pièce sombre isolée dans une cave, un bébé dans les bras, pour finir ses jours en tant que célébrité sur les plateaux télé et dans les grandes librairies à faire signer son livre « Mon bourreau et moi » qui raconterait son histoire, légèrement modifiée pour le confort du public…
Elle appuya ses paumes contre le meuble pour se tenir en équilibre, poussant sur ses pieds pour s’y installer. « Ça te dérange si je… » m’assois ici ? Pourquoi demander la permission si tu es déjà en train de le faire, Merry ? De toute manière, elle glissa vers le sol dans un « oh, puis merde… » s’installant en tailleur dos contre le mur. Le sol, c’était pas si mal au fond. Elle ne risquerait pas de tomber plus bas.

« Attends un peu, comment ça, je suis qui ? Toi, t'es qui ? »
Merry plissa les yeux, comme pour invoquer ses trois neurones restants, les suppliant de bien fonctionner pour une fois car dans des situations comme celles-ci, elle en avait besoin. Elle se passa une main sur le visage, espérant en chasser la fatigue, en vain. C’était comme si trois ans d’hibernation ne seraient pas suffisant pour la remettre sur pieds. Et pourtant, elle connaissait la vérité : ce soir, elle dormirait comme un loir, ronflant à pleins poumons, se réveillant sept heures plus tard comme si toute cette fatigue n’était qu’un mauvais souvenir.
« Ah… ouais, » soupira-t-elle tout en tendant sa main dans le vide par réflexe — la maitresse des lieux était bien trop loin pour répondre à cette invitation, elle la rabaissa bien rapidement. « Merry. Je m’appelle Merry. »

Elle aurait développé davantage, car la question « t’es qui » implicitait en général qu’il fallait donner bien plus d’informations qu’un simple prénom, mais là encore, son regard fut attiré par l’ordinateur. Le son qui s’en échappait — et plus particulièrement les voix et les soundtracks de mauvais gout dignes de telenovelas bon marché — lui était bien trop familier. Malheureusement pas assez pour qu’elle ait la certitude d’avoir déjà vu cet épisode. Si elle écoutait davantage, elle allait finir par se spoiler les derniers épisodes, mais il fallait en avoir le coeur net. Les questions plus essentielles, comme par exemple « hey, saurais-tu à quelle distance de Tokyo on se trouve, exactement ? » viendraient plus tard. Il y avait des priorités qui n’attendaient pas.

« Est-ce que c’est Sprin-
Et comment tu es rentrée ici, d'ailleurs ? »

Merry fronça les sourcils. La réponse lui semblait parfaitement naturelle. Le fait que ce ne soit pas normal pour les autres, un peu moins. Plus particulièrement dans cet état.

« Ben, par le miroir. Euh.. en fait, je peux passer dans les miroirs, et… je voulais rentrer chez moi tu vois, normal, mais des fois il arrive que la destination soit pas vraiment la bonne et du coup je suis arrivée là… »

Elle fut coupée par un bâillement tandis que Jimothy avouait son amour pour Britney, probablement sur une plage de sable fin, le tout en maillot de bain pour exhiber son six-pack à son public ou en costard dans une soirée plutôt chic, réservée à une élite dont Merry ne faisait pas et ne ferait jamais parti.
Elle n’aimait pas Jimothy, et le fait que Britney soit si sensible à ses charmes la révoltait : c’était un connard doublé d’un enfoiré, une caricature de Narcisse en moins beau qui ne voulait le coeur de Britney que pour briller davantage. Non, vraiment, il ne la méritait pas. Si elle n’était pas si stupide, elle aurait remarqué depuis longtemps que Joffrey avait aussi des sentiments pour elle, mais qu’il était bien trop gentil et timide pour lui en faire part. Lui, au moins, pourrait peut-être la rendre heureuse.
Mais bon. Il lui manquait deux épisodes pour comprendre comment ils avaient pu en arriver à une situation si catastrophique.

Pour l’instant, la situation plus ou moins catastrophique, c’était la sienne, si on considérait qu’elle était peut-être à une certaine distance de chez elle, avec peut-être la meurtrière la plus mignonne qui existerait au monde, si l’inconnue chez qui elle venait de débarquer se trouvait en être une.
Et puis, trouver un sujet de discussion lui permettrait peut-être de ne plus se concentrer sur Springtime Lovers, et donc, de ne plus se spoiler cette scène dont elle aurait préféré ignorer l’existence.

« Et sinon, c’est quoi ton nom ? »
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Lavinia Caroli
Lavinia Caroli
IléboleLaviabo
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Altération : détecteur de mensonges
Mar 5 Mar - 23:43
Lavinia Caroli
Techniquement parlant, ce n'était pas la première fois que Lavi jouissait de la présence d'une aussi charmante compagnie dans sa chambre à cette heure tardive. Certes, c'était loin d'être fréquent et ne durait généralement pas très longtemps non plus, Lavi étant quelque peu mal équipée dans le département sentiments, mais ce n'était, en soi, pas une nouveauté absolue. Le problème était que d'après son expérience, la compagnie en question était attendue et préalablement invitée, et avait la décence de frapper avant d'entrer par la porte comme un être humain civilisé. Et était habituellement en meilleure forme, en tout cas à l'arrivée.

Elle pouvait difficilement l'ignorer : il aurait été généreux de dire que Merry, si c'était bien là son vrai nom, n'avait vraiment pas l'air très fraîche. Malgré tout, Lavi hésitait à relâcher son attention. C'était sans doute la panique qui s'exprimait là, mais cela pouvait encore être une ruse, destinée à l'amadouer pour...la cambrioler ? L'assassiner ? Non, c'était stupide : rien qu'au sein de l'académie, il y avait bien plus riche, bien plus socialement et politiquement important qu'elle. Et puis, si c'était le cas, alors les talents d'actrice de Merry méritaient un oscar, infiniment supérieurs à ceux de tous les acteurs de Springtime Lovers réunis.

Suivant son exemple, Lavi se laissa glisser contre le mur pour revenir en position assise sur le lit, malaxant machinalement l'oreiller qu'elle tenait encore. Une altérée, donc, comme elle l'avait deviné. Pas exactement l'idéal pour la mettre en confiance, d'autant que le manque de détails ne lui permettait pas de déterminer si l'intruse pouvait présenter un danger. Cependant, l'explication de Merry avait beau être courte et, vraiment, ne pas expliquer grand chose, elle était étrangement teintée de vérité. Et malgré son extrême inconfort à l'idée qu'elle puisse pénétrer chez elle comme bon lui semblait (était-il possible de faire poser une serrure sur un miroir ? Elle allait devoir se renseigner), Lavi était inexplicablement tentée de la croire.

Alors que Lavi essayait de faire le tri dans les nombreuses questions qui lui brûlaient les lèvres, Merry brisa à nouveau le silence relatif — qu'on pouvait difficilement qualifier de silence, en vérité, au vu des grandes déclarations de Jimothy qui continuaient toujours, à l'abri de leurs regards. Britney, étrangement, n'avait pas dit mot depuis quelques minutes, malgré toute l'émotion qui se dégageait du discours de Jimothy : Lavi s'en serait terriblement inquiétée si elle n'avait pas totalement occulté le fond sonore de sa perception. Ou, plus probablement, elle aurait enfin réalisé qu'elle était toujours en train de révéler ses goûts télévisuels déplorables à une parfaite inconnue, et que couper le son en plus de l'image lui permettrait peut-être de limiter l'embarras qui en découlerait inévitablement. A la place, elle cligna des yeux, son train de pensées interrompu. Son nom, c'était facile.

« Ah...Lavinia. En général, on m'appelle Lavi. »

Elle soupira et se passa involontairement la main dans les cheveux avant de continuer, plus sarcastique qu'elle ne l'aurait voulu.

« Par le miroir, bien sûr. C'est l'évidence même, j'aurais du m'en douter! Eh bien, on dirait qu'il faudra faire remonter à la ville que son réseau spéculaire n'est pas très fiable, s'il est sujet à de telles erreurs d'aiguillage. »

Elle reposa enfin le pauvre oreiller malmené à sa place initiale et se rapprocha du bord du lit, les pieds par terre, les coudes sur les genoux. D'ici, elle voyait mieux Merry, qui semblait s'avachir un peu plus à chaque seconde qui passait.

« Okay, Merry. C'est ton vrai nom, Merry, ou un de ces pseudonymes ? Et... »

Maintenant que Lavi la regardait de plus près — la regardait vraiment, son taux d'adrénaline ayant assez baissé pour ne plus autant biaiser son jugement —, elle avait vraiment l'air mal. Il était difficile d'en avoir le coeur net dans la pénombre, mais elle semblait vraiment pâle, et avec des cernes pareils, si elle lui annonçait qu'elle avait menti et que sa véritable altération était la transformation en panda, Lavi aurait au moins eu un sérieux doute. Et elle avait décidément le regard bien vitreux.

Même si elle avait foutu en l'air sa soirée, même si elle venait d'entrer chez elle par effraction, même si elle était une altérée, Lavi ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter. Assez, en tout cas, pour que ça prenne la priorité sur le reste de son interrogatoire.

« Hm. Tu te sens bien, ça va aller ? »
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Merry Wagner
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Altération : passe-miroir
Mer 6 Mar - 0:47
Merry Wagner
Ça sentait le riz. Ça sentait le riz, et Merry le savait parce que les odeurs de nourriture lui étaient plus que familières. Elle baignait dedans depuis ses 16 ans, avait débuté avec des pates, puis du riz, des légumes qu'elle connaissait et enfin des légumes qu'elle ne connaissait pas. Et là, il y avait dans cet apparement — qui était plutôt un petit studio, en fait — une odeur de riz. Par contre, elle n'avait absolument aucune idée de pourquoi son cerveau avait soudainement décidé de focus sur l'odeur de nourriture en même temps que les sons d'arrière plan de Springtime Lovers. Ne pas savoir quels étaient les événements qui avaient mené Jimothy à faire sa déclaration à Britney avant que Joffrey ne puisse dire quoi que ce soit l'irritait énormément. Et ça sentait le riz.

« Ah...Lavinia. En général, on m'appelle Lavi. »

On la tira de ses pensées si subitement qu'elle en sursauta presque. La fatigue l'amenait ailleurs, mais il ne fallait pas partir, car Merry était déjà partie trop loin, et surtout, encore une fois, là où il ne fallait pas.
Elle en était arrivée à un point où, si Lavi devait la séquestrer pendant deux ans, elle ne s'en plaindrait pas. Deux ans pour se reposer, et à la fin, son livre ferait de bonnes ventes. Mais la vraie vie ne marche pas comme ça, Merry.

« Lavi, » répéta-t-elle plus doucement. « c'est joli. »
Elle lui épargna un « ah c'est marrant tient », car en plus de ne pas en avoir la force, elle se disait que ce n'était pas une bonne idée de réagir d'une telle manière sur le prénom de la personne qui vous héberge temporairement sous la contrainte.
Lavi soupira, et passa une main dans ses cheveux alors que Merry la fixait de ses yeux bleus fatigués légèrement rougis, cernés de noir — plus cernés qu'un altéré dangereux par des inspecteurs et des exécuteurs du CCA.

« Par le miroir, bien sûr. C'est l'évidence même, j'aurais du m'en douter! Eh bien, on dirait qu'il faudra faire remonter à la ville que son réseau spéculaire n'est pas très fiable, s'il est sujet à de telles erreurs d'aiguillage. »
Pour une raison qui lui échappait (comme beaucoup d'autres), un rire lui échappa à la fin du mot aiguillage, qu'elle ponctua avec soin par un « Ah ouais, grave. » Elle n'avait rien compris. Absolument pas un mot, et elle avait d'ailleurs oublié d'écouter entre « l'évidence » et « erreurs » mais ça ne devait pas être très important, à en juger par le ton avec lequel ç'avait été prononcé. Un sarcasme de plus, Merry avait l'habitude, et à force, elle avait assimilé que la plupart d'entre eux ne servaient pas à véhiculer un message; juste à se débarrasser d'un peu de sensations désagréables qui restent coincés entre les cotes et dans la gorges. Et comment lui en vouloir, à Lavi ? Comment en vouloir à quelqu'un qui venait de voir, un beau soir plus très loin de minuit, une fille débarquer à l'improviste par son miroir?

Parce qu'un miroir, c'était en général plus que ça. Pour Merry, c'était une porte ou un couloir, mais pour le reste du monde, c'était parfois un confident. C'était ce reflet de soi-même qu'il faut parfois affronter, et même que c'est dur pour certaines personnes, là où c'est un vrai plaisir pour d'autre. Ce même reflet dans lequel des podcast de bien-être conseillaient de répéter 15 fois la même phrase positive avant de débuter sa journée de travail afin de partir sur de bonnes bases. Ce même reflet dans lequel on regarde son visage rouge déformé par mille rictus apportés par les larmes après la perte d'un proche, seul.
Bref, un miroir, c'était un objet, mais surtout beaucoup, beaucoup de choses. Et Merry, si elle prenait ça a la légère (parce qu'au final, que faire de plus), savait très bien qu'elle brisait quelque chose de plus important encore.

« Okay, Merry. C'est ton vrai nom, Merry, ou un de ces pseudonymes ? Et... »
Un pseudonyme ? Elle l'articula à voix basse, syllabe par syllabe, en même temps qu'elle remodelait ce mot dans sa tête. Pourquoi son prénom serait un pseudonyme ?
« Pas plus que Lavi... je crois... »

Morphée. Franchement, elle détestait ce type, qu'elle n'avait jamais vu, et que personne n'avait jamais vu puisque c'était un mythe, mais qui la suivait partout. Il devait probablement ramper derrière les miroirs, à attendre qu'elle traverse imprudemment, pour se jeter sur elle dès que l'occasion se présenterait.
Mais non, elle ne se laisserait pas faire, pas cette fois; alors elle releva la tête aussi subitement qu'elle se pencha en avant pour littéralement tomber de sommeil. S'il existait, elle l'aurait insulté de tout les noms, puis aurait porté plainte pour harcèlement, niant évidemment avoir agressé verbalement son bourreau.

« Hm. Tu te sens bien, ça va aller ? »

Merry dirigea son regard vers Lavi, puis vers l'ordinateur, puis à nouveau vers Lavi. « Oh, Jimothy... » se lamentait une Britney éprouvée dans la machine.

« Mh... ouais, ouais ça va aller... c'est juste le temps de... s'en remettre, j'imagine. » Elle même n'en était pas si sure. Il y avait trop de choses qui n'allaient pas : ça sentait le riz (habituellement, ce n'était pas une mauvaise chose, et elle-même ne savait pas en quoi ç'en était une à ce moment là), elle se faisait spoiler des épisodes de Springtime Lovers qu'elle n'avait jamais vu, elle était chez une inconnue (mignonne, ok) à une distance inconnue de chez elle, sentait un mélange de nourriture trop variée pour que l'on puisse encore en distinguer le riz, avait besoin d'une douche et de sommeil, et par dessous tout, elle se faisait spoiler des épisodes de Springtime Lovers.

« Est ce que tu peux juste couper... au moins le son de ton ordi ? J'veux dire, je suis désolée d'arriver chez toi et - et vraiment c'était pas voulu, et de te demander des trucs alors que c'est chez toi, je le comprend, tu vois, mais j'ai pas encore vu cet épisode et même si c'est nul (elle ne trouvait pas ça si nul, mais ressentait le besoin de le préciser pour éviter d'être juger) j'aimerais bien découvrir par moi même comment et surtout pourquoi Britney reste avec un connard pareil. »

Merry se pinça les lèvres puis fixa le parquet. Comme d'habitude, elle parlait trop. Et en plus, elle avait la gorge sèche. Elle se la racla, tentative désespérée de faire oublier comme par magie tout ce qui venait d'être dit, et de virer de cette chambre cette sensation gênante de malaise qui venait de débarquer comme un parasite. Mais cette méthode avait-elle seulement fonctionné une seule fois dans toute l'histoire de l'humanité ? Non.

« T'aurais pas un verre d'eau s'il te plait ... ? »
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Lavinia Caroli
Lavinia Caroli
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Altération : détecteur de mensonges
Jeu 7 Mar - 18:28
Lavinia Caroli
Ah ouais, grave. De toute évidence, soit Merry n'avait pas écouté un mot, soit elle s'en fichait royalement. Bien qu'irritée par le manque de respect que cela suggérait, Lavi supposa que ça n'avait pas énormément d'importance, tant qu'elle était capable d'apporter des réponses cohérentes à ses interrogations. Jusque là, elle n'avait pas vraiment à se plaindre : Merry avait l'air honnête, ce qui était peut-être aidé par un état qui paraissait peu favorable aux fonctions cérébrales avancées nécessaires, entre autres, à la tromperie. Elle n'en était pas entièrement sûre, mais Lavi aurait juré qu'elle avait failli s'endormir là, entre deux questions, dans une position dont le confort laissait à désirer.

Par contre, si Merry conservait un avantage inattendu, c'était celui de la perception auditive. Lavi sursauta visiblement en grimaçant, et son regard pointa brusquement vers l'ordinateur qu'elle avait complètement oublié.

« Oui...oui, bien sûr. » Elle s'empressa de ramener le lecteur vidéo à l'écran avant de le fermer pour de bon, mettant fin par la même occasion à une trop longue démonstration de mauvais goût, avant d'ajouter, contrite : « c'est vrai que c'est pas super bien. » Objectivement parlant, le terme exact était même vraiment mauvais, même si la qualité de la série n'en affectait en rien son appréciation. Ça faisait aussi partie du charme, au fond, et l'écriture discutable, le jeu d'acteurs à coté de la plaque et la musique cheap formaient un ensemble qui n'en était que plus distrayant par sa médiocrité.

Plus pour elle-même que pour son interlocutrice, Lavi marmonna tout de même « mais Jimothy n'est pas... » sans prendre la peine de finir audiblement par un connard, préférant ne pas prolonger la honte plus que nécessaire. Jimothy n'était pas un connard, pas vraiment, même si elle comprenait qu'on puisse en avoir l'impression. D'accord, il était brusque et maladroit, et avait du mal à être honnête avec ses sentiments à cause d'un passé difficile et horriblement cliché. Mais il faisait aussi de son mieux pour devenir meilleur, et Lavi trouvait que sa relation avec Britney était une excellente influence en ce sens, sa confession apportant un point culminant à son développement personnel. Et puis, il était nettement plus intéressant que Joffrey, à son avis, qui ferait mieux de rester en retrait. Mais Lavi choisit de taire ces réflexions, ainsi que le fait que Merry semblait bien investie, elle aussi, pour quelqu'un qui trouvait ça nul. Par la même occasion, elle acheva d'éteindre entièrement l'ordinateur. Il y avait peu de chances qu'elle reprenne le visionnage ce soir, de toute évidence, et de tout façon elle n'était plus vraiment d'humeur non plus.

Lavi débrancha la machine et la rangea à sa place sur le bureau, avant d'aller chercher un verre propre pour le remplir dans la salle de bains comme Merry le réclamait. Elle en profita pour se passer de l'eau froide sur le visage. Elle espérait que le contact du liquide frais lui remettrait les idées en place et l'éclairerait sur la manière idéale de gérer la situation actuelle. Elle n'y trouva qu'une sensation d'humidité qui n'éclairait rien du tout.

Elle s’essuya rapidement et retourna auprès de Merry, prenant soin de s'accroupir à son niveau avant de lui tendre le verre.

« Tiens. »

De son autre main, elle effleura le miroir avec précaution, par curiosité. Il était froid et lisse sous ses doigts, comme toujours, comme si de rien n'était. Il ne faisait que renvoyer leurs deux images, comme si l'une d'elles ne venait pas de le traverser aussi facilement que ses lèvres traversaient la surface de l'eau. En observant ainsi son reflet, Lavi se surprit à penser que Merry semblait terriblement normale, en tout cas en apparence, en plus d'être vraiment mignonne. Si elle l'avait rencontrée dans un autre contexte, jamais elle n'aurait deviné qu'elle était autre chose qu'humaine.

Lavi, plus que personne, savait qu'on ne pouvait pas se fier aux apparences. Milo lui avait semblé inoffensif, lui aussi, des années auparavant. Elle avait cru le connaitre mieux que personne, comme un privilège qu'auraient du lui accorder les liens du sang, à en croire de trop nombreuses oeuvres de fiction dont les éloges de la fraternité étaient malheureusement exagérés. Ça ne l'avait pourtant pas empêché de s'élancer vers sa perte sans que Lavi ne voie rien venir, en dépit de tout ce qu'ils partageaient, entrainant dans sa chute des dizaines d'innocents. Mais elle savait aussi, à un certain niveau, qu'il aurait été injuste de comparer Merry à son frère. Même si elle devait consciemment se le rappeler, tous les altérés n'étaient pas comme lui — et malgré la légalité douteuse de son intrusion involontaire, Merry n'avait pas l'air d'une criminelle endurcie. A la rigueur, une délinquante de bas étage.

Se détournant du miroir, Lavi reporta son attention sur Merry, la vraie Merry cette fois-ci. L'équilibre bascula imperceptiblement, l'espace d'un moment, l'humanité prenant le pas sur la logique prudente.

« Tu sais, tu peux t'asseoir sur le lit si tu veux. Je pense que ça sera plus confortable que le sol. » Après une légère hésitation, elle lui offrit une main, prête à l'aider à se relever si elle ne s'en sentait pas capable seule. Puis, plus par politesse qu'autre chose, elle ajouta : « tu penses que ça va aller pour rentrer chez toi ? » Elle connaissait déjà la réponse, vu sa tête de cadavre fraichement déterré. Aucune chance, si jamais elle habitait hors de l'académie, d'autant que les trains ne circulaient probablement plus à cette heure. « Tu habites où, d'ailleurs ? »

hrp:
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