il est tôt. beaucoup trop tôt. il se réveille deux heures avant les étudiants ou les enseignants pour effectuer une dernière ronde. gros inconvénient du boulot. que ça soit au niveau du bâtiment principal ou des trois pavillons, tout va bien. jusqu'à ce qu'il arrive au niveau de la résidence hestia. un corps sans vie est allongé à quelques mètres de la porte d'entrée, even arque un sourcil avant de crisper sa mâchoire en voyant les gants, seule chose que porte le jeune homme endormi. il n'y a que cet abruti de tengu pour faire ça. ueda le pousse légèrement avec son pied, s'assure qu'il est en vie. shimazu marmonne quelque chose. il s'abaisse, cache le soleil devant le visage du gosse. « Dans même pas quinze minutes, tout le monde verra ton petit oiseau. Je te laisse dix secondes pour ouvrir les yeux. »

inspire, expire. tengu n'est pas conscient de ce qu'il fait. normalement. le morveux se lève et vient poser son front encore collant de sueur contre le sien. even le fixe droit dans les yeux, enfin, droit dans ce qui ne fait que bouger à droite et à gauche sous l'effet de l'adrénaline. ueda agrippe finalement son bras et lui fait une balayette, le déglingué tombe au sol. il pose finalement son genou contre sa joue. pathétique. dire qu'il va bosser avec le CCA... « Je parle de ce que tu as entre les jambes. T'es totalement à poil, Shimazu.  »

il est ailleurs. c'est assez triste. even n'a jamais été fort dans le corps-à-corps à corps mais maîtriser un sac de viandes qui pue l'alcool, c'est pas bien compliqué. « Calme toi.  » tengu n'arrive pas à s'échapper, ça le surprend. les dégâts de l'alcool. il crispe toujours la mâchoire, continue de faire pression. shimazu lâche, commence à se détendre. even évite de prendre des risques. « Je te lâche si tu me dis qui je suis. » on va voir si sa petite cervelle est revenue à sa place. évite de perdre du temps, imagine si Lily débarque...

il avait une chance. une seule chance pour s'en tirer bien sagement, pour rejoindre sa misérable chambre et enfiler un boxer. au lieu de ça, il a joué au con. il a voulu montrer (à personne, quel dommage) à quel point il est limité. et pas que mentalement. even ferme un court instant les yeux, tout juste le temps pour que tengu finisse de déblatérer ses conneries, avant d'expirer bien profondément. il s'abaisse, se rapproche de sa petite tête. est-ce que, finalement, ça l'intéresse ? « Tu parles un peu trop. » il fait pression avec son genou, tord un peu plus son bras. « Tu n'as peut-être pas du comprendre dans quelle situation tu es gamin, mais actuellement tu es nu et tourné vers ta résidence. Là, devant toi, vont descendre dans quelques minutes toute une flopée de filles qui vont se faire un malin plaisir se foutre de ta gueule.  » il fait froid, nous sommes en février, l'oiseau préfère la chaleur. tic, tac. il se rapproche un peu plus. quasiment un murmure. « Et, au fait, je n'ai pas à recevoir de jugement de la part d'un gamin surnommé toutou par la quasi-totalité de l'académie.  » il se recule légèrement, le fixe d'en haut. « Je te repose encore une fois la question. J'suis qui ? »